Je me souviens encore de la pochette de l’album ; un portrait saisissant d’une belle blonde et une couleur sépia qui faisait ressortir ses yeux.
Puis j’ai voulu regarder d’un peu plus près, et j’avoue avoir été sublimé par les trois titres présents. Inutile de dire que j’attendais avec impatiente la suite avec son premier album « Philarmonics« .

Avec Riverside, on avait eu droit à une mise en bouche. Trois titres, c’est un peu juste pour juger de la qualité et du talent d’un artiste. Et pourtant, quels titres.
Agnès Obel, c’est l’histoire d’une jeune femme de 29 ans originaire du Danemark. On a pu la voir travailler avec  »Elton HEANDER » (Sohio), et puis très vite, la jeune Danoise se lance avec trois musiques, un EP et myspace. Peu de temps après, on retrouvera « Just so » dans un gros clip publicitaire allemand qui lancera l’artiste.

Dans « Philarmonics« , dès les premières notes, on est déjà dans l’univers de la dame. Une voix Fragile, sensuelle et froide ; On se sent happé par la beauté et la sensibilité de son chant qui accompagne un piano d’une rare délicatesse. Il faut dire qu’elle en a du talent la dame : Depuis son enfance, Agnès est bercée par des génies du piano tel que Satie, Debussy, joni Mitchell ou encore Bartók. Elle pratique alors l’instrument, comme toute sa famille, à Copenhague, dans sa ville natale. Et on ne peux que ressentir la maîtrise parfaite de ses deux pianos avec lesquels elle composera toute seul Philarmonics à Berlin ou elle vit depuis 4 ans.

Il faut le dire, le chant d’Agnes Obel est véritablement troublant. Au contraire de toutes ses homologues pop et folk qu’on a l’habitude d’entendre, sa voix est plus nuancée, et incroyablement légère. Ses compositions, sensibles, et d’une extraordinaire élégance.
Et même si ses textes ne sont pas d’une originalité excessive, on lui pardonnera en se laissant bercer par ses miniatures instrumentales qu’on retrouve dans presque tous les titres qui accompagnent son album.

Il règne dans Philarmonics un charme et une harmonie entre les morceaux qui vous plonge dans une délicate mélancolie. Les compositions d’Agnès paraissent vulnérables, et prêtent à se briser comme ces filets de glace qu’on aime retrouver et casser un peu partout lorsque l’hiver arrive. On les admire, mais on ne peux s’empêcher de les toucher et les fendre. Et puis vient ensuite la voix de la jeune Danoise, touchante, subtil mais forte et rassurante par sa justesse et sa maîtrise.

Devant un talent aussi impressionnant que celui d’Agnès Obel, on ne peux que rester admiratif et surtout impatient de connaître la suite de son histoire. Encore trop inconnue dans nos contrée, cette grande dame venu du nord a en tout cas réussi à nous envoûter avec une voix pleine de justesse et d’une incroyable beauté. Elle signe là un premier album plein de maturité qui ne tardera pas à faire parler de lui. On le lui souhaite en tout cas. Avec « Philarmonics« , Agnès Obel a réussi à nous offrir un voyage émouvant et apaisant dans les pays nordiques qu’on se hâte de retrouver.

Sortie : 4 octobre 2010