« God Willin’ & The Creek Don’t Rise« , quatrième album de Ray Lamontagne qui, cette fois-ci s’entoure des « Pariah Dogs« , compagnons de fortune de ses dernières tournées. Un album encore différend de ses précédentes productions mais qu’on accueil toujours avec ce sourire mélancolique qui se dessine dès les premières notes du disque.

Je me souviens de la première fois ou j’ai découvert Ray Lamontagne ; C’était avec « lesson learned » et alors quelle claque j’ai reçu ce jour là !

Ray Lamontagne, rappelons le pour ceux qui ne le connaisse pas, c’est ce gars qui bossait dans une usine à chaussure à Lewinston aux états-unis et qui a tout lâché pour se consacrer à la musique.
Il fait partie de ces rares songwriters qui détiennent une qualité vocale d’exception et qui ne laisse personne indifférent.
 »Till the sun turns black » est l’album avec lequel je l’ai découvert, mais aussi un de ces rares albums qui s’écoute du début à la fin. Pas une musique, pas une note rien de rien n’est à jeté. Et si j’avoue avoir moins accroché sur son dernier album, « Gossip in the Grain« , je reviens aux premières émotions ressenties avec « God Willin’ & The Creek Don’t Rise »

Imaginez-vous de vieux sentiers, la terre encore humide et des effluves de feuilles mortes. Le froid qui vient piquer les joues déjà bien rouges. On marche alors vers les vieilles campagnes. A droite, des villages tellement anciens qu’on les croiraient encore appartenir aux temps modernes. Sur la gauche, de vastes plaines. L’écharpe bien enroulée autour du coup, les mains dans nos poches remplies de gâteau de grand-mère, on avance sur les chemins écorchés. La tête bien enfoncée dans notre vieux manteaux, un chapeau rapiécé, on traverse de grands champs de mais. On a hâte de rentrer à la maison, embrasser notre famille et se retrouver devant un bon chocolat chaud.

Mais le soleil déclinant nous offre ses couleurs chaudes et presque surnaturelles. Alors on s’aventure un peu plus dans la campagne. Plus loin, vers l’entrée du village on peux entendre un vielle harmonica chanter. En s’approchant encore, on découvre un bonhomme grand, maigre qui tient une guitare et fait jouer des accords tendres, et mélancoliques.
Puis il commence par fredonner quelques mots. On le sent timide, et il se met alors à chanter plus surement. Il a cette voix chaude, et suave, cette façon d’exalter ses textes et qui s’accorde parfaitement à l’ambiance de la scène. Quelques passants autours, certains curieux, d’autres admirateurs. L’homme poursuit ses ballades et on ne peux plus s’échapper de la scène ;
Des musiciens apparaissent, des banjos, d’autres guitares, des contrebasses, quelques percussions et toujours cette voix douce qui dégage une chaleur et vous fait oublier le froid perçant.

On a le cœur qui s’emballe, des souvenirs qui remontent, quelques frissons, et les yeux qui brillent. Quelques larmes de tristesse pour les personnes disparues, et d’autres pour les prochains moments à passer avec ceux qu’on aime. La musique grossit et gronde au fur et à mesure des refrains qui s’enchaînent et l’odeur de la cheminée qui nous attend nous rappelle que la nature est capricieuse ; Le soleil est déjà couché, quelques derniers rayons persistent, et comme tout a une fin, le chanteur et ses musiciens sont déjà partis. Il ne reste plus qu’à parcourir quelques mètres et retrouver notre maison, notre famille et un bon chocolat bien chaud.

J’avais vécu des moments inoubliables lors de l’écoute de « Till the sun turns black‘ et j’avoue sans honte que je n’imaginais pas un jour revivre des moments aussi forts. Ou seulement avec un nouvel album de Ray Lamontagne.
Un nouvel album qui vient alors enrichir sa discographie et qui assure à notre chanteur campagnard sa réputation de grand chanteur Folk.


Sortie :
17 aout 2010

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