En découvrant Woven Hand, le premier réflexe que j’ai eu fut tout de suite de partir sur le net pour y découvrir le personnage qui se cache derrière ce disque. Je découvre un David Eugene Edwards acclamé par la critique pour ses deux précédents albums.

Qu’on se le dise tout de suite, The Threshingfloor déçoit, et ne fait pas du tout unanimité. Mais pour ma part, c’est ma première rencontre avec cet ancien membre de 16 Horsepower, et je dois vous dire qu’elle fut déroutante

Ces derniers temps, on va peut-être me reprocher de me promener un peu trop souvent vers ces univers noirs et brumeux. Mais il faut y voir un voyage spirituel et peut-être même, un peu de ce qu’on pourrait appeler une introspection, plutôt qu’un profond désir de me retrouver dans un abîme sombre et froid duquel je pourrais ronger toutes mes frustrations ou y hurler et nourrir un profond mal-être.
La preuve avec The Threshingfloor qui vous laisse un peu sur le carreaux après presque douze morceaux bien massifs.

Ce qui étonne en premier lieux, et bien avant l’atmosphère opaque qui règne dans ce disque, c’est l’univers dans lequel son créateur nous transporte. Mais qu’on ne s’y trompe pas ; Ici je parle du labyrinthe complexe, et embrouillé tout droit venu de l’esprit de « David Eugene Edwards ».
Ce qu’on comprend tout de suite à l’écoute de son dernier ovni, c’est bien qu’à travers tous ces arrangements, tous ces trucages, et la production globale du disque, l’auteur cherche, ou se cherche, comme vous voulez. L’album transpire le spirituel, le surnaturel et résonne à travers son chant chamanique et parfois vaudou. Tout ce petit mélange nous dirige vers une quête donc, ou ce qu’il faut y trouver ressemble plus à un salut qu’à la découverte d’une vérité, ou tout autre trésor de citations abstraites et pleines de sens. On sent le musicien parfois torturé, parfois un semblant de sourire sur les lèvres, mais toujours cette obsession de s’engouffrer dans des chemins tortueux, et inextricable. Des chemins qu’on emprunte d’ailleurs volontiers avec lui. Il faut avouer que le mysticisme qui dégage de The Threshingfloor et de ses compositions fonctionne très bien ; Impossible de résister a la voix envoûtante de « David Eugene Edwards ». Et pas moyen non plus de croire qu’on pourra échapper au charme des multiples instruments qui vous attirent vers eux sans que vous puissiez détourner les yeux ou que vous parveniez à vous boucher vos oreilles.
Il y a en tout cas dans The Threshingfloor ces atmosphères qui, quoique cohérentes, restent malgré tout très personnelles. On sent en effet que le créateur devait partir tout seul dans son voyage incorporel. Et il reste parfois difficile du coup, de s’y retrouver tant l’univers dans lequel baigne l’album est bourré d’effets sonores, d’expérimentations aussi, notamment avec wheatstraw. Morceaux presque inutile d’ailleurs par sa longueur et surtout la cohérence qu’il apporte, (ou pas du tout dans ce cas précis), à l’ensemble du disque. On passera également sur le dernier morceaux « Denver city » qui est venu se glisser on ne sait comment d’ailleurs dans l’album. Musique hors de propos dont il faudra s’abstenir. Il faut croire alors que ce voyage s’arrête après neufs musiques envoûtante et écrasantes par leur richesse. On reste véritablement hypnotiser par ces ambiances sauvages ou « David Eugene Edwards » semble s’adresser au forces de la nature tel un chamane. Et s’il faut retenir l’atmosphère principale qui se dégage de ce disque, on la retrouvera facilement dans les savants mélange de percussions souvent tribales et probablement influencées par ceux des Indiens d’Amérique, sans oublier le folk de l’Europe de l’Est et de l’Amérique sauvage.

The Threshingfloor est le premier album que j’écoute de Woven Hands, et j’en ressort déboussolé. Il reste qu’il y a cette noirceur, et cette brume qui rend l’univers de ce disque très opaque et parfois difficile d’accès. Mais l’aspect spirituel, et l’ambiance hindou qui y règnent, captivent très vite. On oublie vite cette impression de recherche personnelle qui colle à cet opus, et c’est finalement le son de cette flûte amérindienne qui vient se graver dans votre tête et devenir presque obsédante. Un album, véritablement mystique, et extatique.

Sortie: 19 mai 2010
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